Le père Simoès
Fils d’un professeur amateur de musique, Paulino Vieira grandit à Praia Branca au milieu de la viola (guitare à dix cordes), le cavaquinho (guitare à quatre cordes), le violon, la guitare, l’harmonica ou les percussions, des instruments qu’il joue à merveille. Il découvre alors le fox-trot américain, la contredanse, la mazurka et des rythmes de l’archipel (la coladeira , la morna). Au séminaire salésien de Sao Vicente, on lui enseigne les bases du solfège. A 13 ans, il joue de l’accordéon dans les spectacles de l’orphelinat du père Simoès puis dirige bientôt deux groupes : Mar e Cen et Bravos. Il se familiarise aussi aux instruments électriques (guitare, basse), à l’orgue (joué à l’église) et au piano dans les formations New Leaders et Kings.
Luis Morais et Lisbonne
Il débute professionnellement à 18 ans, chantant et jouant de l’orgue électrique dans l’orchestre Voz di Cabo Verde dirigé par le clarinettiste Luis Morais, le spécialiste de la musique de danse qui lui enseigne la rigueur, l’orchestration et l’arrangement. A Lisbonne en 1975, ce dernier désireux de rester à Mindelo, lui confie la direction musicale du groupe. Paulino Vieira se fait rapidement une réputation d’arrangeur et travaille avec des musiciens de sa communauté et des Portugais comme le guitariste Rui Veloso. Mais, en cette période de bouleversements du monde lusophone, le climat entre musiciens capverdiens et portugais est très tendu. Paulino Vieira collabore donc essentiellement avec les artistes angolais tels que Bonga et Carlos Burity.
Musicien multi-styles
Son premier album, « Sao Silvestre », développe le recordai, un rythme joué traditionnellement avec l’instrument du même nom, sorte de sistre local. Le rythme panaché de country et de reggae est donné par l’harmonica et le tambourin. Son second album, « M’Cria ser poeta », un patchwork de plusieurs courants de l’archipel mâtinés de jazz-rock et de soul tente dans son orientation électronique de maintenir un son capverdien. Ses textes incitent les cultivateurs de son pays en proie à l’aridité de la terre à reprendre confiance et demande aux peuples d’oublier les révoltes d’hier pour se tourner vers l’avenir.
Paz, amor e Unia (Paix, amour et union)
En 1990, Paulino Vieira assure la direction artistique de « Paz, amor e Uniao » (« Peace, Love & Unity »), un appel à la paix, à l’amour et à l’union sur fond de morna, coladeira et funana. Cette œuvre humanitaire, coproduite avec Ildo Lobo pour le label Lusafrica, réunit une centaine d’artistes dont Luis Morais et Cesaria Evora avec qui il collaborera sur plusieurs opus (« La Diva Aux Pieds Nus » – 1988, « Distino Di Belita » – 1990, « Mar Azul » – 1991, « Miss Perfumado » – 1993), etc.
Par la suite, Paulino Vieira s’oriente vers une fusion plus personnelle, mariant « lundu » (un rythme traditionnel de Sao tome e Principe), country, afro-rock, R&B et jazz. Comme il le dit souvent : « En musique, le cœur vient d’abord, la tête après. Elle ne fait qu’exécuter ce que le cœur commande ».
[…] agoAdd Commentby Nago Seck0 Views1 min read3 semaines ago Artistes: Fantcha, Luis Moraïs, Paulino Vieira, Tito Paris Labels: Musicorde Pays: Cap-Vert Styles: Coladeira, Morna, World / […]