La passion de la vali
Mission spirituelle et vocation musicale
Héritier d’une famille de joueurs et de facteurs de valis, Justin est formé à l’âge de sept ans par Razafgobe Raibozy, son grand père paternel et par Railazafy, son grand-père maternel spécialiste des rythmes du sud.
A 14 ans, il se met au chant et à la composition mais la vocation religieuse le rattrape bientôt et il quitte la formation pour rejoindre la mission de Majunga où il dirige un petit temple et donne des cours de catéchisme. Contacté par «~Rainapary~», un groupe très populaire, il reprend la musique en 1979 créant parallèlement le «~Vali Groupe~», un ensemble folklorique et «~Justin Vali~», un groupe moderne utilisant guitare, synthé, batterie et vali. Il accorde cet instrument diatonique en chromatique pour lui donner un son nouveau et plus ample.
L’ambassadeur de la vali
Sa rencontre avec le musicien producteur iranien Sir Ali dans la capitale française lui offre sa première opportunité discographique : «~Rambala~». Il y conjugue tous les styles de l’île tout en mettant en valeur «~l’âme~» de chacun, une promesse faite à ses aïeux. On y trouve par exemple «~Izahay Sy Malala~», une valse malgache qui évoque un roi du XVIIIè siècle. Ce dernier, le premier pianiste de l’île (l’instrument fut offert par la Reine d’Angleterre) rassembla diverses traditions vocales de l’île et créa les premières fusions euro-malagaches. «~Vaqu’sauv~» est une forme de rap très ancien utilisant le kabossy/ «~Dada be~» mêle vali et guitare acoustique , valorise le salegy et privilégie les styles de Toamasina et Antananarivo.
L’année 1991 le révèle à un public français plus large : outre sa participation au Mela de Bordeaux, il anime au sein du festival Africolor de St Denis trois formations et fait un duo avec Emeline Michel, une chanteuse haïtienne aux accents jazzy. Passionné de fusion, Justin Vali travaille également avec des musiciens comoriens, le joueur de luth Mohamed Khan et l’anglaise Kate Bush. Son «~Justin Vali Trio~» acoustique et très swing avec Tao Ravao (kabosse) et Dudu (guitare et voix) remporte un franc succès aux Etats-Unis, au Canada et au Japon en 1992.
Nago Seck.
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