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Né en 1973 à Badissa, dans le département de Mbam-et-Kim, au centre du Cameroun, l’auteur, compositeur, arrangeur, interprète et multi-instrumentiste (guitare, batterie, percussions, mvet, flûte), Erik Aliana, propose de l’afro-folk ou de l’afro-pop, chanté en osananga (sa langue), en français ou en anglais, et intégrant avec subtilité des mélodies et rythmes nationaux : “jambé” (danse et rythme O'sananga), assiko O'sananga), “kindo” (forme de bikutsi), makossa, afro-blues, afro-jazz, afro-funk… ”

Songs From Badissa

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Origines

Issu de la communauté O’sananga ou Osananga (une composante du peuple Béti) originaire de la circonscription de Bafia, dans le Centre du Cameroun, fils d’un enseignant, Erik Aliana évolue entre Yaoundé, la capitale où il est étudiant à l’Ecole Occidentale, et Badissa, son village natal où il passe ses vacances. Deux clivages culturels et deux modes de vie qui vont marquer sa manière d’appréhender la musique. La musique qui, depuis toujours, rythme ses pas, les percussions, les chants stridents des femmes, les voix graves des hommes, les danses et les transes, les rituels et les cérémonies initiatiques conduits au son de rythmes entêtants sont autant de sources d’inspirations dans lesquelles Erik Aliana puise sa force et nourrit sa sensibilité afin de forger sa propre identité. A l’âge de huit ans, on lui offre une batterie qu’il apprend à jouer en autodidacte. Bientôt, il se produit au sein de petites formations musicales scolaires puis en 1995, fait son premier cabaret professionnel. Il diffuse alors une musique influencée par l’assiko osananga, le « jambé » (danse et rythme Osananga), le makossa, le jazz (Elligton, Parker, Coltrane) ou les sonorités du mvet et de sa science du mortel et de l’immortel (bikutsi), du balafon et de l‘éworo (tronc d’arbre évidé). Il s’inspire aussi des groupes de musiques traditionnelles jouées dans les chefferies Bamiléké et Haoussa au Nord Cameroun sans oublier la musique des Pygmées. Très vite repéré par le milieu de la scène camerounaise, il est sollicité par divers artistes en tant que chanteur, batteur, percussionniste ou encore directeur artistique.

Tournées internationales

francois_koke.jpgEn 1999, Erik Aliana quitte l’université et créé, avec quatre autres musiciens, chanteurs et danseurs, son propre groupe, Korongo Jam, formation avec laquelle il est sacré en 2000 “Révélation” du festival REMY (Rencontres Musicales de Yaoundé), dont la tête d’affiche n’est autre que le saxophoniste chauve, Manu Dibango. Un an plus tard, il fait la connaissance de François Kokelaere, ex musicien de Magma, amateur de jazz fusion et créateur de L’ensemble National de Percussions de Guinée, qui assure la direction artistique du groupe et leur apporte une dimension beaucoup plus professionnelle. A la suite de cette collaboration, Erik Aliana et Korongo Jam commencent à tourner dans le monde : MASA (Marché des Arts et du Spectacle Africain) en Côte d’Ivoire et FESPAM (Festival Panafricain de Musique) au Congo Brazzaville en 2001, Alliances et Centres Culturels Français (Cameroun – 2002), Musiques Métisses d’ Angoulême (2003) ou Afrika Festival Hertme (Hollande) en 2004, année où Erik Aliana est Lauréat de « Visa pour la création » de l’AFAA (actuelles Culturesfrance) et directeur artistique du spectacle du groupe camerounais Takam II. L’année 2005 voit Erik Aliana et Korongo Jam tourner en Amérique du Nord avec Bernard Schmidt Productions (Las Vegas, Los Angeles, Fête de la Francophonie, Washington, Newcastle, New-York, Festival International de Louisiane, Montréal, Toronto…) et participer au Festival Les Afrikales (Basse Normandie – France).

Just Africa

Mais il faut attendre 2006, après sa participation au festival Sukiyaki Meets the World au Japon, pour entendre son premier opus, Just Africa, réalisé grâce au soutien de l’AFAA (Agence Française d’Action Artistique) et de l’UNESCO Cameroun. La même année, il compose trois titres pour l’album de Täsch, un groupe suisse de R&B, assure la batterie et les chœurs sur le disque du groupe Doc Indigène de l’île de la Réunion, et en 2007, il est au festival Chœurs en Fête à Nîmes, à Argentan puis de nouveau au Japon. Parallèlement à ses concerts et tournées, Erik Aliana supervise des ateliers de pratiques artistiques (chant, danse, percussions africaines) auprès d’enfants, d’universitaires et d’handicapés et anime des workshops en France, aux Etats-Unis et au Japon où il explique l’importance de la musique dans la culture camerounaise, en décrivant les multiples styles et l’utilisation sociale de celle-ci.

Just My Land

Depuis, Erik Aliana a sorti Songs from Badissa (2011) et Just My Land (2013), deux albums mêlant avec subtilité des mélodies et rythmes camerounais ((“jambé” (danse et rythme O’sananga), assiko version O’sananga), kindo (forme de bikutsi), makossa, afro-folk, blues, jazz, funk. Ses textes, chantés en o’sananga (sa langue), en français ou en anglais, parlent de l’alcoolisme au Cameroun, du Sida, du respect des femmes et du lien du mariage, de l’immigration, de la revitalisation des traditions, de la sauvegarde de la forêt équatoriale, des Pygmées, du droit d’aînesse, de la tolérance ou encore de la solidarité…

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Nago Seck

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