Bimogow

Joueuse de kora malienne – elle est la première femme malienne (l’unique) à jouer de cet instrument jusque-là réservé aux djélis (griots) et non aux femmes) – Madina Ndiaye signe en 2005 son premier album, « Bimogow » (Sound Of World / Harmonia Mundi). A travers cet opus, elle montre qu’elle a su apprendre des détenteurs du patrimoine musical de l’Afrique de l’Ouest, tel que Toumani Diabaté, et a su tout aussi bien s’attacher la fidélité de jeunes issus de étudiants.

Enregistré au studio Bogolan, à Bamako par Yves Wernert, « Bimogow » est réalisé par Aliou Traoré à la direction musicale (musicien et arrangeur d’Oumou Sangaré).

Passionnée et militante, exigeante et généreuse, Madina Ndiaye a le courage de tenir ensemble la tradition et sa dignité de femme indépendante, son ambition d’artiste atypique et l’hommage qu’elle rend à sa culture. Ses compositions originales révèlent d’autres influences, dont Cesaria Evora, et ses arrangements dévoilent une instrumentaliste savante en quête d’ouverture. Quant à son interprétation, elle fait preuve d’une maîtrise vocale où s’exprime une grande richesse d’émotion.

De la fermeté de l’interpellation au lyrisme de la confession, tantôt grave, tantôt aérienne, Madina Ndiaye va de la fable universelle au monologue intérieur, habitée par ses colères, ses accès de mélancolie, ses peurs et ses espérances. Elle glorifie tour à tour l’engagement des femmes, l’éternelle Afrique et le pouvoir vivifiant de la musique. Pouvoir dont Madina Ndiaye s’est emparé en se saisissant de la cora et de sa captivante limpidité.