“Black Bazar” c’est d’abord le titre du roman d’Alain Mabanckoi paru au Seuil en 2009, une fiction qui regarde autrement « l’autre France » celle des Africains en France, avec leurs obsessions, leur débrouille et parfois leurs « amours perdues ». Un roman traduit dans une vingtaine de langues qui fait résonner les couleurs vives de la SAPE avec les rifs enivrants des guitares de la rumba congolaise.
Alain Mabanckou
Originaire du Congo Brazza, résidant à Paris depuis une quinzaine d’années, amoureux des cols italiens à trois boutons et des chaussures Weston, le narrateur est une sorte de dandy africain qui voit son existence basculer du jour au lendemain lorsque sa compagne le quitte pour suivre un compatriote qui joue du tam-tam dans un groupe qui n’est pas connu en France, “y compris à Monaco et en Corse”. Il partage désormais son temps entre sa machine à écrire et le Jip’s, un bar du 1er arrondissement fréquenté par la plupart de ses amis, personnages truculents aux noms inoubliables. Tous pensent qu’il s’est mis à l’écriture pour noyer son chagrin et exprimer sa colère. En réalité, c’est le journal d’un homme révolté qu’il entreprend d’écrire, croquant avec sarcasme et cocasserie la folie du monde qui l’entoure.
Black Bazar, le groupe
Concept musical initié et produit par l’écrivain Alain Mabanckou, soutenu par le label français Lusafrica et managé par Caroline Blache, le groupe Black Bazar est composé de Ballou Canta, Pim’s Lomena, Karashika, Roi David (voix), Popolipo Beniko, Caien Madoka, Do Akongo (guitares), Michel Lumana (basse), William Ombe, Djudju Music (batterie), Jimmy Kusekimina (percussions), Cie Les Ambianceuses avec Hawa, Maimouna Coulibaly (chœurs, danse).
En 2012, le premier album éponyme du groupe Black Bazar placé sous le signe du retour aux sources de la rumba congolaise reçoit un accueil enthousiaste et installe les artistes impliqués dans ce projet comme les « nouveaux maîtres de l’ambiance africaine à Paris ».
Deuxième Round
Leur second opus Round 2 repose sur les compositions du guitariste légendaire Popolipo Beniko, du talentueux bassiste Michel Lumana et garde ainsi la ligne d’une musique enracinée et ambiancée. Il ouvre cependant une nouvelle piste qualifiée par la presse allemande de « rumba dancehall ». Les sonorités de Kinshasa, Brazzaville, Praia ou Lagos se mêlent au flot des rythmes traditionnels et des résonances qui embrasent les discothèques de la diaspora africaine.
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