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Né le 10 juillet 1940 à Chaminé, près de São Domingos, dans les îles de Sotavento, au Cap-Vert, l’auteur-compositeur, interprète et virtuose de la gaïta, Gregório Vaz aka Codé di Dona est une des figures emblématiques du funana. Cet ancien garde-forestier de Santiago, surnommé "roi du funana", presque totalement inconnu jusqu'à l'indépendance de son pays, acquise en 1975, a fait de nombreux émules dans la jeune génération. Né le 10 juillet 1940 à Chaminé, près de São Domingos, dans les îles de Sotavento, au Cap-Vert, l’auteur-compositeur, interprète et virtuose de la gaïta, Gregório Vaz aka Codé di Dona est une des figures emblématiques du funana. Cet ancien garde-forestier de Santiago, surnommé "roi du funana", presque totalement inconnu jusqu'à l'indépendance de son pays, acquise en 1975, a fait de nombreux émules dans la jeune génération.”

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Le funana

Le funana est une musique populaire du Cap-Vert, rythmée ou lente, apparue à Tarrafal et Santa Cruz, au nord de l’île de Santiago, dans les années 1910/1920. Rebaptisé avec mépris « Badju di gaïta » (« la musique des ploucs ») par les colons portugais et les mulâtres qui ont profité du système colonial, il est joué traditionnellement avec la gaïta (petit accordéon diatonique) et le ferrinho (idiophone frotté). Le funana fusionne des rythmes africains avec la samba, la contredanse, la mazurka et la valse, et développe un chant poétique, dénonciateur ou coquin, chanté en créole. Musique de contestation interdite sous l’occupation coloniale portugaise, le funana est actuellement très populaire chez les jeunes.

Codé di Dona et Sema Lopi, les défenseurs du funana

Défenseur du funana, ce blues rural (dans la version lente) longtemps méprisé dans l’archipel, poète et chroniqueur social dans un pays où la langue – le créole portugais – fut un symbole de résistance à la colonisation portugaise, le maître de la gaïta, incarne avec Sema Lopi, surnommé « funana sourire » pour son amour du funana lent et son style gai et poétique, le versant le plus noir et le plus occulté de l’archipel.

Fomi 47

Codé di Dona a composé des chansons classiques du répertoire national cap-verdien, comme « Febri Funaná », Praia Maria « , « Yota Barela », « Rufon Baré », « Pomba »… Quant à sa chanson « Fomi 47 » (CD « Djan-Bai » – 2001), elle évoque la famine de 1947, une des plus cruelles de l’histoire de l’archipel. « Fomi 47 » est l’un des thèmes les plus historiques ayant marqué les Capverdiens : la sécheresse de 1947, la famine et l’émigration à São Tomé e Príncipe. Rappelons qu’il a acheté sa première gaïta (accordéon) contre un sac de maïs, un vrai sacrifice dans ce pays qui connut plusieurs famines dont celle de 1947 immortalisée par ce tube.

Solidarité

En 1994, lors d’un concert au festival des Nuits de Nacre à Tulle, en Corrèze (France), où il joua son blues rural à la vigoureuse mélancolie souligné par sa voix rauque, Codé di Dona put troquer son vieil instrument tout rafistolé aux touches à demi enfoncées contre un autre tout neuf que l’entreprise Maugein lui confectionna sur mesure, une initiative financée par une chaîne de solidarité.

L’inspirateur

Chroniqueur social, poète autant que musicien, Codé Di Dona est le maître incontesté de la gaïta et ses compositions sont reprises par toute la jeune génération comme Zeca Di Nha Reinalda et Ferro Gaïta, groupe leader de la deuxième vague du funana.

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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