Ses débuts
Elida Almeida fait ses premiers pas dans le milieu rural de Matinho, chez ses grands-parents. La mort prématurée de son père, qu’elle aime profondément, est une grande perte pour elle. C’est aussi la cause de son déménagement, avec sa mère, pour l’île de Maio où elle doit s’adapter à un environnement étranger. Pour autant, elle ne se laisse pas abattre par les difficultés de la vie : si elle se retrouve privée des couleurs de son enfance, elle sait se forger des rêves colorés.
Justice et musique
Sur l’île de Maio, elle étudie tout en aidant sa mère dans son travail de vendeuse ambulante. Et surtout, à l’église, elle découvre le chant. Elle propose même un programme à la radio locale…
Elida aurait aimé être juge ou procureur, sans doute poussée par son sens de la justice et le désir d’aider ceux qui, comme elle, ont souffert de ne pouvoir accéder à des conditions de vie décente. Mais la musique est la source d’une véritable passion. De retour à Santa Cruz, déjà mère, elle s’occupe de son enfant et de ses jeunes frères tout en continuant à étudier. Faisant preuve d’une solide confiance en elle-même, Elida se distingue des autres élèves en remportant chaque année différents prix au fil de ses études secondaires et supérieures. Mais la musique est son refuge intime. Elle signe sa première composition alors qu’elle est encore lycéenne. Elle y parle déjà de tristesse, mais aussi de ses rêves pleins d’espoir.
“Ora doci Ora margos” et « Nta Konsigui »
Paru en 2015 chez Lusafrica, son premier album aux parfums morna/funana/batuque/tabanka “Ora doci Ora margos” (Moments doux, moments amers) dépeint le vécu de la jeune femme, quand douceur et amertume l’attendaient à chaque étape de sa vie modeste. Auteur et compositeur de la majeure partie de ce premier disque, Elida Almeida chante avec une telle vérité qu’elle entraîne tous ceux qui l’écoutent et se reconnaissent dans son vécu. Sa voix puissante et grave captive l’oreille et la sensibilité, même des plus indifférents – comme si elle sortait directement du fond de son âme. Une voix joyeuse, encore juvénile, qui chante le blues d’une vie déjà difficile. En l’écoutant, on imagine facilement l’eau cristalline d’un ruisseau se faufilant dans la roche aride de l’île de Santiago, contournant les obstacles sur son passage, comme un défi permanent dans sa marche vers la mer, à l’image de ces « moments de joie et de peine » qui rythment la vie et le destin du peuple cap-verdien.
Soutenues par les arrangements délicats du guitariste Hernani Almeida, cet album, avec ses mélodies folk teintées des rythmes de Santiago (tabanka, batuque, funana ou morna), est capable de briser toutes les frontières et de conquérir le monde.
Nta Konsigui
Sa chanson « Nta Konsigui » au beat morna devient un méga hit sur les plateformes de téléchargement, avec plus de 1.682.800 vues sur youtube. Quant à « Lebam Ku Bo », plus dansant, il connaît aussi un énorme succès (plus de 606.600 vues sur youtube).
Lauréate du prix Découvertes RFI 2015
Suite au succès de l’opus « Nta Konsigui », Elida Almeida devient lauréate du prix Découvertes RFI 2015 présidé par la diva malienne Oumou Sangaré, avec à la clef un chèque de 10.000 euros et une tournée d’une trentaine de dates : Cap-Vert, États-Unis et Europe dont un concert à Paris (France).
* Source : https://www.lusafrica.fr/
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