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La première étincelle d’Ernesto Dabo jaillit à la fin des années 1960, lors de la création par de jeunes artistes bissau-guinéens d’un mouvement culturel nouveau. De cette petite révolution naît, en 1969, le premier groupe de musique moderne du pays, le Cobiana Jazz, fondé par Aliu Barry et José Carlos Schwartz. Parmi ces jeunes rebelles se trouve Ernesto Dabo, futur auteur-compositeur, arrangeur, guitariste, chanteur, percussionniste (calebasse), poète et idéologue reconnu. Plus tard, Ernesto Dabo s’oriente vers une afro-pop ou afro-folk, donnée par des calebasse, siko, udu, guitare acoustique, surdo, congas, kora, violoncelle, harmonica, trompette et voix… ”

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A ce moment-là, Ernesto Dabo étudie dans une école d’agriculture et, en parallèle, chante avec d’autres étudiants dans un groupe. En 1970, il est appelé pour le service militaire au Portugal, alors puissance occupante, et prend part à un spectacle intitulé « Os Náuticos », dont il devient rapidement la voix principale. L’année suivant son incorporation, il est le premier artiste guinéen à se produire à la Radio Télévision Portugaise.

Cobiana Jazz

Par la suite, Ernesto Dabo participe à la tournée d’ »Os Náuticos » en Guinée Bissau, au Cap-Vert, en Angola et au Mozambique, et commence alors à se faire connaître dans son pays. Il vit pourtant au Portugal où il trouve une atmosphère propice à la création. En 1971, à l’occasion d’un passage à la Radio Télévision Portugaise, il monte un spectacle avec le groupe Cobiana Jazz fondé par les auteurs, compositeurs et chanteurs Aliu Barry et José Carlos Schwartz. L’orchestre développe alors de l’afro-folk ou de afro-pop, des styles tirés des sonorités du terroir (gumbe, koussoundé, brassa, nalou…), et agrémentés de kizomba (rythme cadencé d’Angola), de jazz, de soul ou de funk.

Poète polémique et prolifique, né le 6 décembre 1949 à Bissau, José Carlos Schwartz disparaît le 27 mai 1977 dans un mystérieux accident d’avion près de La Havane, à Cuba…

Au début des années 1970, Ernesto Dabo forme, avec Gregório de Almeida aka Gundas et les frères Duko et Zeca Castro Fernandes, le groupe Djorson. Ensemble, ils enregistrent à Lisbonne, au Portugal, le premier disque de l’histoire musicale bissau-guinéenne, M’ba Bolama.

En 1973, la Guinée Bissau accède à l’indépendance. L’année suivante, Ernesto Dabo et le groupe Cobiana Djazz retournent dans leur pays pour y célébrer le 1er anniversaire de cet événement. Depuis cette date, l’artiste a écrit des dizaines de chansons et a pris part à de nombreux projets culturels, tout en étudiant le droit international.

Lembrança

Quarante ans après l’indépendance de son pays, Ernesto Dabo, légende de la musique bissau-guinéenne, réussit à réunir les fonds pour sortir un album, Lembrança (« Mémoire » en français). Un des pionniers de la musique bissau-guinéenne moderne, voyageur invétéré, Ernesto Dabo a toujours gardé en mémoire ce parcours, certes semé d’embûches, mais aussi riche en découvertes et rencontres. Album mémoire, Lembrança célèbre 40 ans d’indépendance et de musique en Guinée Bissau, pour le bonheur de tous.

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Nago Seck

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