En 2001, sort chez Celluloïd « Eseringila / Mengo », une compilation regroupant deux 33 tours de Pierre Akendengue, « Eserengila » et « Méngo », parus respectivemment chez NTYE en 1978 et 1980.
Sur un fond rythmique et mélodique d’une grande finesse, Pierre Akendengue mêle protest songs, afro-cubain, soul, chants myénés et poésie, comme dans “Ezele / Arrête-toi un moment”, poème de Pierre Edgar Moundjegou Mangangue – extrait du Crépuscule des Silences de P. J. Oswald – 1975…
Dans son cri du cœur (avec la réplique de Pr. Nkouri), « Eserengila », Pierre Akendengue fustige une certaine Afrique, sans oublier de rendre hommage à certains grands noms du continent : (extraits)
« …Contre qui?
Contre quel peuple ennemi
Les alliés marchands de canons se prêtent-ils ?
Mercenaires et centrales atomiques ?
N’est-ce pour mieux exterminer notre peuple,
Notre peuple déjà soumis au pillage ?
…mais c’est un scandale, un vrai scandale!…
Refrain:
En Afrique,
Dans la cité de nos pères,
Il y a une consigne, à savoir :
Lorsqu’un évènement survient,
Vous n’avez rien vu!
S’agit-il d’une catastrophe ?
Vous la bouclez.
….Le sang des combattants de la libération crie…
Lumumba, Chaka, Kimbangou, Nkrumah, Béhanzin, Nbombi, Matsua… »
Figure emblématique de la scène musicale africaine, auteur-compositeur, arrangeur, guitariste et chanteur à textes né le 25 avril 1943 à Awuta (Aouta) au Gabon, Pierre Akendengue est fasciné par la poésie et les combinaisons rythmiques et mélodiques et les musiques myéné, dont la lithurgie bwiti (prononcer béti)… Son folk métissé (afro-folk) intégre soul, rhythm’n blues, jazz, blues ou rumba. Puisant aux sources de divers rythmes gabonais (« ndjembe », « elombo »…), il se construit autour de sa voix nasillée (il chante en myéné et en français) et d’une riche orchestration acoustique (guitare, flûte, bongos, goumbis, tama (talking drum), kora, balafon, sanza, congas, cuivres, batterie…). Ses chansons évoquent des thèmes qui lui sont chers, comme l’histoire de l’Afrique, l’évocation des maux et des espoirs du continent, l’oppression, l’apartheid, le néo-colonialisme, les travers de la bourgeoisie africaine, les dangers de la haine et du mépris, la liberté…
Fiche:
Pierre Akendengue – Musique, paroles, arrangements, guitare acoustique, voix, chœurs
Mino Cinelu – Talking drum, bongos, conga, tambours ghanéens, goumbé
Jacques Bolognesi – Trombone, trompette
Pr. Nkouri – Guitares acoustique & électrique, percussions
Chiquinho – Guitare, cavaquinho, maracas
Zox – Basse
A. Sedboun – Batterie
Carras – Claviers
J. Bolognesi, Dutour, Buson – Trompettes
D. Barbier – Flûte
H. Zulke, P. Guimas, Ch. Guiot – Violons
Vincent Wouassi – Batterie
Charles Edjiwet – Guitare, percussions
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