Gasper Lawal, le musicien de studio
Dès le début des années 1970, Gasper Lawal devient l’un des musiciens de studio les plus sollicités, enchaînant les sessions avec des artistes de renom tels que George Clinton & Parliament-Funkadelic (Funkadelic) en 1970, Graham Bond (We Put Our Magick On), Ginger Baker Drum Choir (Atunde) et Stephen Stills (Stephen Stills 2) en 1971, Graham Bell (Graham Bell) et Vinegar Joe (Vinegar Joe) en 1972, Atlantis (It’s Getting Better) en 1973, Babe Ruth (First base et Amar Caballero) en 1973 et 1974 ou encore Vivian Stanshall (Men Opening Umbrellas Ahead) en 1974. Gasper Lawal a aussi collaboré avec le groupe de rock anglais Rolling Stones ou encore la chanteuse, actrice, réalisatrice et productrice américaine Barbra Streisand.
Ajomasé, la prise de conscience
En 1975, année où il pose ses congas sur le disque Back to the Night de Joan Armatrading, Gasper Lawal rejoint Clancy, le groupe de rock progressif du Britannique Sabah Habas Mustapha aka Colin Bass, glissant ses percussions sur leur album Every Day. Un an plus tôt, il avait participé à l’enregistrement de leur opus Speaking Seriously. Il jouera brièvement avec Brand X, un groupe de jazz– rock fusion fondé la même année par John Goodsall (guitare), Percy Jones (basse), Robin Lumley (claviers) et Phil Collins (batterie). En 1977, Gasper Lawal repart au Nigeria ; un voyage qui va beaucoup influencer ses choix musicaux. En effet, il prend conscience qu’il faut promouvoir les musiques traditionnelles africaines et qu’il est possible de développer un style africain incorporant ses multiples influences et certaines idées occidentales. Ce séjour est aussi l’occasion de participer, avec ses congas, bongos et dundun (talking drum), à l’enregistrement du titre “Steady and slow” de l’album Fire in Soweto de son compatriore Sonny Okosun, en 1978. A son retour à Londres la même année, Gasper Lawal forme son propre groupe, Afriki Sound (rebaptisé plus tard Drum Oro Band), et lance son propre style musical, afro-folk (tradi-moderne), alliant sonorités nigérianes (juju et fuji yoruba, afro-beat), highlife ghanéen, rock, jazz expérimental, funk ou pop).
Avec Afriki Sound, Gasper Lawal enregistrent, sur son propre label CAP, Ajomasé (“Nous devons le faire ensemble” en yoruba), l’opus de sa prise de conscience, coproduit en 1980 avec Joni Haastrup et Tunji Omosebi, et dont est extrait un single plus dansant, “Kita-Kita”, marqué par l’afro-beat, le funk et le jazz progressif.
Abiosunni
Quant au second album paru en 1985, Abiosunni (“Dormez-vous ou quoi ?” en yoruba), il offre une musique plus roots, comme le laisse entendre le magnifique morceau “Omi Leniyon”. Ces deux premiers albums sont réalisés avec la crème des musiciens africains vivant à Londres, comme Olalekan Babolola (percussion), Tunji Omoshebi (trompette), Abdul Salongo (guitare), Don Amaechi (guitare, percussion, kora, claviers), Ray Allen (saxophone) et Mac Tontoh du groupe Osibisa (trompette).
Gasper Lawal, le militant
Dans les années 1980, Gasper Lawal est membre fondateur de l’association Britain’s Black Music, un groupe de pression militant pour une meilleure exposition et de meilleures conditions de travail pour les musiciens noirs.
Collaborations
Cette décennie le voit collaborer, sur scène ou sur disque, et en tant que percussionniste, avec divers groupes et artistes, tels que le groupe de reggae UB40, le chanteur de rock et pop–rock Robert Palmer (1949-2003), Camel (Nude) et Wishbone Ash (Number the brave) en 1981, The Associates (Perhaps) et Hugh Masekela (Techno-Bush) en 1984, Icehouse (Measure for Measure) en 1986, 3 Mustaphas 3 (Heart of Uncle) et The Pogues (Peace and Love) en 1989… Cette même année 1989, Gasper Lawal tourne avec le Congolais Papa Wemba et participe à un spectacle créé sur commande de la royauté britannique et joué devant la Reine Élisabeth II lors de la visite du Président du Nigeria, Ibrahim Babangida.
Autres projets
En 1991 Gasper Lawal est aux studios Steel et Skin Recording à Londres pour Kadara, son troisième album produit, composé et arrangé par ses soins et comprenant des chansons comme « Oyeye » (Survive), « Omo Araye » (People of the World), « Iregbogbo » (All the Goodness in the World), « Ola (There Will Always Be Tomorrow) ou encore « Awo » (Skin). A la sortie de cet opus acclamé par la critique, il assure un master class de percussions traditionnelles africaines.
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