En 2010, la chanteuse camerounaise basée à New York, au Etats-Unis, Kaïssa Doumbé, sort I’m So Happy, son deuxième opus, un hommage au Monde Noir, dans ses joies et ses turpitudes. Brisant les barrières de la langue (elle y chante en douala, baka, xhosa, malinké, français ou anglais), Kaïssa Doumbé explore divers rythmes africains (makossa, mangambeu, bolobo et assiko camerounais, mbaqanga sud-africain, afro-beat nigérian, musique mandingue…), qu’elle mêle au jazz, au blues, au funk, à la pop, au folk ou au reggae… I’m So Happy est aussi un hommage à ses aînés Miriam Makeba, Charles Ewanje Epée, Fela Anikulapo Kuti, Salif Keïta, et bien d’autres… Réalisé entre autres, avec son frère Fred Doumbé (basse), Gregg Fine (guitare, keyboards), Maciek Schejbal (batterie), Gregg Fine et Maria Nocera (auteurs), I’m So Happy dénonce les injustices, le mensonge, l’infidélité, les conflits, les réalités socio-économiques, la pauvreté, le manque d’éducation et de soins médicaux de base, l’isolement social et l’exclusion, et prône l’amour et la solidarité.
En introduction à ce magnifique album, Kaïssa Doumbé rend hommage aux Baka, à travers « Baka », un chant polyphonique pygmée. Les Baka (Bebayaka, Bebayaga, Bibaya ou Babinga), sont un groupe ethnique appelé pygmée, que l’on retrouve au Cameroun, en Congo Kinshasa (RDC), au Gabon et en Centrafrique. « Eyala » est un hommage aux Babambe, ces ancêtres qui transmettent la tradition, enseignent et montrent la voie de par leur sagesse et leurs sacrifices.
« Lonon » conseille aux enfants d’être patients pour, un jour, participer à la solidarité communautaire et familiale, par le fruit de leur travail. « Nengue Dipita » parle des challenges et vicissitudes de la vie, l’assurance qu’il y a suffisamment de magie et de force intérieure chez chaque humain, des d’éléments nécessaires à la création d’un monde meilleur. « Mandjou », un chant a capella, est une reprise de la fameuse chanson mandingue de Salif Keïta à la voix extraordinaire. « Afro Beat » est une dénonciation des « accapareurs assoiffés du pouvoir », un hommage à Fela Anikulapo Kuti, un homme qui n’a jamais eu peur de dire la vérité. « Fanta » est une introspection. C’est une chanson afro-folk, avec guitare et kora. « A Ghetto In The Sahara », comprenant un passage en anglais, est le récit d’une femme africaine tentant d’emmigrer au Nord (Europe ou Amérique du Nord). Forcée sur les bateaux hier, aujourd’hui indésirables… rejetées. « Myango” parle des blessures d’une femme trompée par l’homme aimé. Quant à « Mamelodie », une chanson afro-folk, c’est une déclaration d’amour pleine de vie et d’espoir.
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