Enfance et débuts
Bien qu’issu d’une famille de griots, son père, qui est très pieux, s’oppose à ce que ses enfants jouent de la musique. Cette interdiction n’éteint pas la passion naissante de Jimi Mbaye qui, à l’âge de 10 ans, se fabrique sa première guitare faite de fils de pêche et de canettes. Trois ans plus tard, son frère aîné, El Hadj, lui fait cadeau d’une guitare acoustique. À 18 ans, Jimi s’achète sa première guitare électrique, une Fender Stratocaster. En 1977, il se produit avec African Band et Dagoudane Band (de Pikine) sous le nom Jimi Mbaye, en hommage à une de ses principales sources d’inspiration, l’Américain Jimi Hendrix, de son vrai nom Johnny Allen Hendrix dit « James Marshall Hendrix » (1942-1970).
Jimi Mbaye et Super Étoile de Dakar
En 1979, Jimi se lie avec Youssou Ndour et tous deux ne tardent pas à dominer la scène sénégalaise en jouant du mbalax, cette musique au rythme complexe et dansant, si singulièrement propre à la jeunesse Sénégalaise et incontestablement la plus populaire. Deux ans plus tard, les deux musiciens fondent l’orchestre Super Etoile de Dakar avec Mbaye Dièye Faye (sabars, percussions), Papa Oumar Ngom (guitare ruthmique) et Assane Thiam (tama). Durant plus de 30 ans, le groupe enregistrera de nombreux albums et sillonnera le monde entier.
Dakar Heart
La sortie, en 1997, de son premier opus personnel, « Dakar Heart » (« Le cœur de Dakar »), révèle son propre style tiré du mbalax : un afro-pop ou un afro-jazz très harmonieux. Sa technique musicale lui permet de naviguer dans divers styles (afro-jazz, Jazz-fusion, afro-blues, rhythm’n blues) intégrant des sonorités traditionnelles wolof (mbalax), sérère (ndioup), mandingue. Jimi Mbaye a notamment innové en adaptant à sa guitare Fender Stratocaster les sons du xalam (luth sénégalais de 3 à 5 cordes) et de la kora (hatpe-luth mandingue à 21 cordes).
Kharé Dounya
Artiste éclectique (blues, jazz, soul, rhythm’n blues, funk, salsa ou rock), Jimi Mbaye pose, en 2002, ses lignes de guitare sur le CD « So » de Peter Gabriel, dont le titre “Don’t Give Up” interprété en duo avec Kate Bush. Trois ans plus tard, sort son second album, « Yaye Digalma » (« Maman, conseille-moi » en wolof) entièrement réalisé par ses soins et produit par son propre label Studio Dogo Productions. Il y reprend la chanson « Don’t Give Up » de Kate Bush et Peter Gabriel. Dans la foulée, il fonde Group Dogo avec lequel il tourne, tout en produisant ou collaborant en studio ou sur scène avec divers autres artistes, tels que le batteur de jazz américain Steve Reid (CD « Daxaar » – 2007) ou encore son compatriote et interprète Pape Diouf, pour un concert au Just 4 You à Dakar en 2012. La même année, il enregistre dans son Studio Dogo « Kharé Dounya » (« Le combat pour la vie »), un album afro-pop/acoustique réalisé avec son groupe Dogo, enregistré dans son Studio Dogo et produit par son label, Studio Dogo Productions…
Son absence à l’édition 2013 du Grand Bal de Youssou Ndour à Bercy à Paris (France) et celle du bassiste/claviériste hors pair, Habib Faye, seront remarquées par les fans du Super Etoile de Dakar.
Collaborations
Jimi Mbaye a collaboré avec de nombreux artistes, tels que Steve Reid, Peter Gabriel, Viviane Chidid, Alliance Ethnik, Gilberto Gil, Cheikh Ndoye, Oumou Sangaré, et bien d’autres. Par ailleurs, il n’hésite pas à s’associer avec de jeunes talents sénégalais tels que Pape Diouf. Il s’est produit également sur scène avec Pape & Cheikh.
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