L’African Jazz
Considéré comme le vrai père de la musique congolaise moderne, Joseph Kabasélé commence à l’âge de 19 ans à animer les fêtes de quartier et les veillées mortuaires. Plus tard, il d’intègre l’OTC (Orchestre de Tendance Congolaise) de Georges Doula avec lequel il réalise ses premières compositions « Para Fifi » et « Chérie Loboga », deux titres qui connaissent un succès immédiat. En 1953, Joseph Kabasélé fonde l’orchestre de rumba congolaise et de cha-cha-cha, African Jazz, avec lequel il va révolutionner la musique congolaise, électrifiant la rumba congolaise. Il est alors entouré d’Albert Taumani (maracas, chœurs), Kabondo (guitare acoustique), Lucie Eyenga (voix, chœurs), Tino Baroza (guitare électrique), Isaac Musekiwa (trompette) et Mwena (contrebasse). Ils sont ensuite rejoints par le compositeur et guitariste virtuose Nicolas Kasanda aka Dr Nico …
Indépendance cha cha: un engagement politique
Lors de la Table Ronde réunissant le 27 janvier 1960 à Bruxelles (Belgique), les responsables politiques belges et congolais pour fixer la date de l’indépendance du Congo Belge qui sera le 30 juin de la même année, Joseph Kabasélé dit « Grand Kallé Jeff » et L’African Jazz, invités pour célébrer cet événement historique, jouent le soir même à l’hôtel Plaza de Bruxelles les titres « Table Ronde » et « Indépendance cha cha », devenu un hymne à la liberté pour les pays africains accédant à l’indépendance.
Ces deux titres ainsi que « Lumumba », « Congo se ya biso », « Bilombe ba gagné » (Les meilleurs ont gagné) témoignent de son engagement politique. Ils seront enregistrés, entre autres, avec des artistes de talent comme Roger Izeidi (maracas, voix), Vicky Longomba (voix) ou encore Manu Dibango (piano).
La délégation congolaise est alors emmenée par avec Joseph Kasa-Vubu et Patrice Émery Lumumba, devenus respectivement président et premier ministre. À l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960, Joseph Kabasélé sera nommé secrétaire à l’Information du gouvernement de Patrice Lumumba.
Joseph Kabasélé, le producteur
La même année 1960, Joseph Kabasélé se lance dans la production musicale. Il fonde alors le label Surboum African Jazz qui produira, outre ses propres projets avec L’African Jazz, divers artistes et groupes : TP OK Jazz de François Luambo Makiadi dit Franco, initiateur du soukouss congolais, Orchestre African Fiesta avec Tabu Ley Rochereau, Dechaud et Paul « Paulins » Mizélé ou encore Manu Dibango & Pepito dans « Nago Nago / Ko I Yo ».
African Jazz, une formation pépinière
Formation pépinière, L’African Jazz a accueilli, au fil des ans, de nombreux artistes comme les guitaristes Charles Mwamba « Dechaud » (frère de Dr Nico ), Tino Baroza, Papa Noël et Casimir Mutshipule « Casino », les bassistes Albert Taumani, Joseph Mwena et Armando Moango Brazzos, les percussionnistes Antoine Kaya aka Kaya Depuissant, Baskis et Petit Pierre Yantula, le batteur Charles Henault, les saxophonistes Isaac Musekiwa et André Menga, le trompettiste Dominique Kuntime dit « Willy », les vocalistes Tabu Ley Rochereau, Joseph Mulamba aka Mujos Mulamba, Jeannot Bombenga, Mathieu Kouka, Paul Mizele, Pamelo Mounk’A ou encore Sam Mangwana…
African Team
En 1963, à la suite de la défection de plusieurs musiciens au retour d’une tournée en Afrique de l’ouest, Joseph Kabasélé, devenu indésirable après le décès de Patrice Lumumba, s’exile à Paris pour des raisons politiques. Dans la capitale française, il fonde African Team, une formation éphémère composée, entre autres de Manu Dibango (piano, sax), Joseph Mulamba « Mujos Kwami » (voix), Don Gonzalo (flûte, arrangements), Jean-Serge Essous (voix)…
oseph Kabasélé n’est plus
Avant sa disparition le 12 février 1983 à Kinshasa dans un total dénuement, Joseph Kabasélé a formé, comme professeur de chant, de nombreux jeunes talents comme Pépé Kallé…
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