Cet art est aussi un art sacré : les plus majestueux et les plus festifs des spectacles ont lieu lors des famadihana, ces cérémonies par lesquelles les ancêtres de la famille, du lignage étendu aux consanguins et affins, sont sortis des tombeaux lors de grandes fêtes à l’occasion desquelles un suaire neuf, le lambamena, leur est offert. Un famadihana sans le concours de troupes de Hira Gasy est inconvenant. Cet art est un art national depuis qu’à la fin du XVIIIe siècle le monarque Andrianampoinimerina concçut le desein d’unir tous les paysans qui perpétuaient un art sutrcuturé dès le XVe siècle au rang de Mpihira’ny andriana, les chanteurs du Roi, les artistes royaux.
Consacré au Hira Gasy et contribution à l’anthropologie sociale de cet art, cet ouvrage est le résultat de recherches, entreprises de 1989 à 2001, par une étude ethnographique menée dans les villages d’artistes-paysans auprès de la troupe la plus prestigieuse de Madagascar : Tarika Ramilison Fenoarivo. Se référant principalement aux travaux et analyses de G. Balandier, J. Copans, M. Godelier, C. Levi-Strauss, C. Meillassoux, P.-P. Rey, et constestant les paradigmes néo-évolutionnistes de « pays les moins avancés », et de « sous-développement », ce livre propose une contributon à l’anthropologie rebelle. Tout comme, au début du XXe siècle, Jean Paulhan avait fait éditer pour la première fois les Hain Teny, avec cet ouvrage Karthala édite le premier Cahier d’oeuvres de Hira Gasy traduites en langue française.
Source : Editeur
Laissez un commentaire
Vous devez être logged in pour poster un commentaire.