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“Né le 28 octobre 1967 à Minta (Cameroun), Richard Bona a su au fil des albums, se forger une image d’excellent compositeur, de bassiste expert et de vocaliste. Influencé par son compatriote Jean Dikoto Mandengue, un des pionniers de la walking bass, et l’Américain Jaco Pastorius, Richard fait carrière aux USA, jouant avec Harry Belafonte, Eddy Palmieri, Chico Valdes, David Sanborne, Joe Sample, Brian Blade, et bien d’autres. En 2004, il remporte le "Prix du meilleur artiste international" aux Victoires du Jazz en France, et en 2012, il reçoit le "Grand Prix SACEM" (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique - France). ”

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Jean Dikoto et Jaco Pastorius

Richard Bona a baigné dans les musiques d’église avant d’exercer ses talents musicaux au balafon, à la flûte et à la guitare. Influencé dès son plus jeune âge par Jean Dikoto Mandengue, le roi de la walking bass mais aussi par Vicky Edimo, adepte du slap, et Aladji Touré, autre virtuose de la basse camerounaise, Richard opte définitivement pour la basse en entendant « Portrait of Tracy » de Jaco Pastorius – « Il faisait une démonstration à vous couper le souffle« .

Richard Bona aux USA

A vingt-deux ans, Richard Bona s’installe en Allemagne puis à Paris où il est vite happé par le milieu jazz de la capitale : Marc Ducret, Eric Lelanne, Didier Lockwood. En 1995, il s’installe à New-York, navigue dans les planètes musicales les plus diverses : Gloria Gaynor, Joe Zawinul, Bill Cobham, Eddie Palmieri, Chucho Valdes. Il devient même le directeur musical de Harry Belafonte, signant la chanson « Eyala » de An Evening with Harry Belafonte and Friends, un album live de l’auteur-compositeur, chanteur, acteur et activiste américain Harry Belafonte. Il participe également à certains albums de son idole Jaco Pastorius.

Dans Scenes from my life son premier disque personnel afro-jazz / afro-folk sorti en 1999 où il affirme ses talents de compositeur et de chanteur, sa basse mélodique, sensuelle et imprévisible sera malheureusement trop absente. La même année, le réalisateur Emmanuel Rudowski lui consacre, dans la série de portraits réalisés par Escales Musicales à Paris, un documentaire de 26 mn intitulé « Richard Bona, le nomade » (Réal-Productions).

En 2000, Richard Bona est du quartet, SSBB, avec David Sanborne (saxophoniste), Joe Sample (clavier des Crusaders) et Brian Blade (batteur de Wayne Shorter et de Johnny Mitchell). La même année, il sort un second album plus abouti, Reverence, où il invite des artistes comme Pat Metheny et Michael Brecker. En 2002, il tourne internationalement dans le groupe de Pat Metheny.

Munia/the Tale sorti en 2003 et lui aussi acoustique, évoque la guerre d’Irak et invite le temps d’un titre trois artistes mandingues (le vocaliste Salif Keïta, le joueur de kora Djéli Moussa Kondé et le flûtiste Baïlo Bâ). En 2004, c’est la sortie de l’album Toto Bona Lokua , un trio vocal de toute beauté, formé avec le Congolais Lokua Kanza et l’Antillais Gérald Toto.

La même année, il remporte le « Prix du meilleur artiste international » aux Victoires du Jazz en France. L’année 2005 voit la sortie de Tiki, son quatrième album où il explore le patrimoine musical de son enfance et invite John Legend dans le titre « Please Don’t Stop. »

Bona professeur

Deux ans plus tard, c’est à une jam session que nous invite le bassiste Richard Bona dans son premier live, Bona makes you sweat, où en compagnie de musiciens de haute volée (le batteur cubain Ernest Simpson et le percussionniste colombien Samuel Torres notamment), il déploie ici ses talents de bassiste pour un album jubilatoire aux couleurs jazzy et latines.Richard Bona enseigne la musique à New-York University.

Heritage : Richard Bona et Mandekan Cubano

En 2016, Richard Bona revient sur le devant de la scène avec « Heritage », un nouvel album signé chez Quincy Jones. « Heritage », c’est la grande histoire des esclaves de langue « Mandekan » d’Afrique de l’Ouest débarqués à Cuba, apportant avec eux leur musique et leurs traditions. C’est la pulsation des « social clubs » connus sous le nom de « Cabildos » où les mythes culturels ont pu être préservés et partagés avec les cubains et les immigrants venus d’Espagne à travers la musique, la danse, les rituels et la tradition orale.

Avec une voix à faire frissonner, une maîtrise impitoyable de la basse, une écriture unique, des arrangements experts et une capacité à jouer de n’importe quel instrument juste en l’observant, Richard Bona s’est imposé parmi les rares artistes africains à s’être établi une réputation internationale qui dépasse les frontières culturelles. Son nouvel album « Heritage » est un florilège du patrimoine commun des richesses de la musique populaire et traditionnelle de l’Afrique Occidentale et de Cuba. Richard Bona et Mandekan Cubano façonnent avec soin une fusion des sons qui unissent les cultures par leur capacité à parler la langue universelle de la musique.

On retrouve à ses côtés Osmany Paredes (piano), Luisito Quintero (percussions), Rey Alejandre (trombone), Dennis Hernandez (trompette) et Roberto Quintero (percussions).

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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