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“La sanza est le nom générique d'un lamellophone de la famille des idiophones d'Afrique. La sanza est un piano à pouces, donc jouée uniquement avec les pouces. Elle est faite d'un résonateur en calebasse, en bambou, en bois ou en métal et d’un clavier constitué de lamelles en bambou ou en métal. Pour accorder les lamelles en gamme pentatonique ou diatonique, on les fait coulisser sur le clavier. Elle existe notamment sous une forme rectangulaire ou circulaire...
Instrument présent dans toute l'Afrique, la sanza, appelé aussi likembé, mbira ou congoma (7 lamelles), est un piano à pouces. On le retrouve en Afrique Centrale, en Afrique de l'Est, en Afrique australe et en Afrique de l'Ouest. "Il est paré de vertus magiques pour honorer l’âme des ancêtres au Zimbabwe" dit Stella Chiweshe, "dialogue avec les morts au Cameroun" selon Francis Bebey ou "accompagne le voyageur en Ouganda" comme l'explique Geoffrey Oryema... ”

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La sanza se joue dans toute l’Afrique centrale mais on le trouve aussi dans la région des Grands lacs, en Afrique australe (chez les Shona) et en Afrique de l’Ouest. La sanza porte le nom de likembe ou kisanji (Congo Brazzaville / Congo Kinshasa (RDC)), kankobela chez les Batonga de la région du Zambèze (Zambie), gongoba (Guinée), kongoma ou kondi (Sierra Leone), kissange (Angola), tuxussu ngalaam ou gongoba (Sénégal), prempensua (Akan du Ghana), budongo, mbila ou mbira (Zimbabwe – les Shona la jouent a l’occasion des cérémonies en l’honneur des ancêtres). En Tanzanie – Zanzibar, c’est le kinanda (en swahili). En Ouganda où elle est appelée Kalimba ou karimba, elle est considéré comme l’instrument du voyageur et au Cameroun où on la nomme likembe dza vadzimu ou mangambeu, elle est un moyen de communication entre les vivants et les morts.

Le rôle fondamental du musicien de mbira au Zimbabwe, souvent accompagné du « hosho » (shekere ou maracas fait de courges séchées), du marimba (balafon) et du tambour ngoma est d’appeler les esprits dans les rituels de procession « Bira ». A travers l’instrument, on honore l’âme des ancêtres qui peuvent ainsi réapparaître pour donner des conseils et insuffler de l’énergie aux membres de la famille encore vivants. Lorsqu’il joue pour les esprits, le musicien doit travailler plusieurs jours et plusieurs nuits et adopter un mode de vie respectant les valeurs traditionnelles.

La sanza a été popularisée en Europe et en Amérique par plusieurs artistes dont Francis Bebey, Antoine Moundanda, Dumisani Maraire et ses enfants Chiwoniso, Tendai « Baba » Maraire et Dumisani Junior, Geoffrey Oryema, Stella Chiweshe et sa fille Virginia Mukwesha, Konono, et bien d’autres encore…

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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