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“Né en 1955 à Abomey, au Bénin, Roger Stanislas Tohon aka Stan Tohon est un auteur-compositeur, producteur, arrangeur, percussionniste et chanteur. Il s’est illustré en lançant le "tchink system", une version revue, corrigée et électrifiée du tchinkounmey (rythme du Centre du pays modernisé par Anatole Alokpon dans les années 1960/1970). Stan Tohon meurt le 26 février 2019 à Paris, en France, des suites d’une longue maladie (diabète, problèmes pulmonaires). Il avait 64 ans.”

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Le roi du tchink system

En 1978, lorsque Stan Tohon décide de rompre avec la musique de variété et les interprétations de James Brown ou Otis Redding, le jeune artiste découvre dans la région des collines Savalou (centre-sud du pays), les percussions à base d’eau et une musique sacrée qui servait à chasser le mauvais sort après un décès. Cette musique s’appelle tchinkounmey. Avec le temps, elle se transforme en musique de réjouissance populaire. Il crée alors le « tchink system », une orchestration moderne du tchinkounmey à base d’instruments occidentaux (guitare, batterie, basse, cuivres…) et tradionnels africains (agogo, gota (gourde légère), tohoun (calebasse tambour d’eau).
Ses spectacles marqués par sa puissante vocale, sa stature, sa coiffe et ses tenues traditionnelles rendent compte de cette forte attache à la culture vaudou. En 1991, il triomphe avec « Zémidjan », un hommage au « taxi-moto » de Cotonou et à la débrouillardise. La couverture internationale que lui procure ce tube fait découvrir au monde ce style électrique puisant au cœur des rythmes vaudou.

Les affaires

Pourtant en 2000 éclate l’affaire de son opus « Orè Tito » : l’artiste béninois Jean Godonou Dossou qui a travaillé sur cet album l’accuse d’avoir exploité l’œuvre de manière abusive et d’avoir vendu la licence à un studio togolais. L’affaire se soldera par un procès.
Un an plus tard, sort l’album « Votété kô vo » : Tohon Stan, surnommé à présent « le roi du tchink system », donne à cette occasion un concert au Stade de l’Amitié de Cotonou en compagnie de plusieurs jeunes artistes de la scène béninoise et du comédien Dah Badou.

Rap et raggamuffin

En 2003, avec son album « Résurrection », il laisse entendre de nouvelles sonorités. Marqué par les riffs de guitare de Carlos Santana et les notes de saxophone de Manu Dibango, l’opus intègre également des parfums rap et ragga.

Fondation Stan Tohon

Hospitalisé suite à une longue maladie, il crée à sa sortie une fondation dont le but est d’aider le artistes en difficulté sur le plan sanitaire. dont les principales recettes sont générées par les concerts des artistes béninois. Il contribue également, la même année, à la création du SNAMB (Syndicat National des Artistes Musiciens du Bénin). TV5 lui consacre un documentaire de 90 minutes.

Un artiste engagé

Ses projets comme « Anciens Combattants » (reconnaissance de leur apport pour la libération de la France), « Voté Té Okovo » (droit de vote) ou « Non à la violence » (dénonciation de toutes les violences au Bénin et dans le monde), témoignent de la conscience et de l’engagement de Stan Tohon.

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Nago Seck

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